Au coeur d’une ère où la technologie d’intelligence artificielle se répand à une vitesse stupéfiante, le Musée Munch d’Oslo s’érige en précurseur en démontrant comment l’IA peut être mise au service de la démocratisation de l’art. Dans un monde partagé entre la crainte de l’obsolescence des compétences artistiques et la fascination pour les innovations technologiques, MUNCH propose une troisième voie : utiliser l’IA pour enrichir l’expérience culturelle et étendre l’accessibilité artistique. La stratégie adoptée par le musée s’inscrit dans une approche bienveillante, où les outils d’intelligence artificielle de sociétés telles qu’OpenAI, Microsoft et Google, reconnues pour leurs avancées remarquables dans le domaine, servent de tremplins pour réinventer la façon de consommer l’art.
Intelligence artificielle et créativité : comment le Musée Munch innove
À MUNCH, Birgitte Aga, spécialiste de l’innovation, met en oeuvre une collaboration avec le géant technologique TCS pour révolutionner l’interaction entre les visiteurs et les oeuvres. La mission est claire : transformer la collection massive de 27 000 pièces d’art en une expérience dynamique et engageante, capable d’attirer de nouveaux publics. La technologie ne remplace pas l’art, elle le valorise et favorise l’interaction avec les chefs-d’oeuvre du peintre norvégien Edvard Munch, rendant justice à leur richesse et diversité. Aga et son équipe travaillent sur des applications de ML (apprentissage automatique) qui relient les visiteurs aux 7 000 dessins originaux du musée, les invitant à plonger dans le procédé créatif même de Munch.
La rétroprojection : une fenêtre sur le processus artistique de Munch
Imaginons un instant que l’on puisse dessiner en tandem avec Munch. Cette vision devient quasi réalité au MUNCH, grâce à une interface innovante actuellement en prototypage. Un système de réalité augmentée projette une line guide, basée sur l’algorithme ML formé par les dessins de Munch, au fur et à mesure que le visiteur esquisse ses traits sur une feuille transparente. C’est une invitation à une danse artistique où s’entremêlent le talent intemporel de Munch et la créativité personnelle du visiteur.
L’impact de l’IA générative sur le monde de l’art
L’intégration de l’IA dans des structures culturelles comme MUNCH répond à une préoccupation majeure : comment les technologies émergentes peuvent bouleverser positivement les dynamiques artistiques traditionnelles. Tandis que les applications génératives, comme Midjourney et DALL-E, offrent des perspectives époustouflantes, Aga, à MUNCH, envisage comment ces outils peuvent compléter et dialoguer avec le patrimoine artistique. Par ce premier projet pilote, MUNCH envisage déjà d’étendre son influence au-delà d’Oslo, promettant une nouvelle ère de rencontres entre le public et les oeuvres de Munch.
Éduquer et engager le public grâce aux modèles de langage
MUNCH va plus loin en envisageant l’usage des modèles linguistiques pour structurer une base de connaissances autour de son imposante collection. En sharmonisant la technologie et la conservation, le musée participe même à un projet européen examinant comment l’IA pourrait prédire l’altération des couleurs des oeuvres d’art pour renforcer la conservation. Ainsi, MUNCH positionne les données et l’IA au cœur de ses initiatives, veillant à ce qu’elles favorisent la liberté, l’égalité, l’individualité et la créativité, plutôt qu’elles ne les menacent.
Appréhender l’art différemment : innovations basées sur les données
Le défi de répondre à des attentes plus interactives et participatives, surtout de la part des jeunes adultes, est relancé. L’approche centrée sur l’utilisateur du musée vise à créer des expériences immersives avec son Audience Lab, où la technologie redéfinit la manière dont l’art est perçu et apprécié. La potentielle disconnectivité entre l’entrée des prompts et la production de contenu, inhérente aux interfaces IA actuelles, est analysée avec l’intention de construire des expériences utilisateur sans précédent. Les avancées en matière de génération de texte deviennent des alliées essentielles dans cet effort d’innovation.
La technologie au service de l’accessibilité culturelle
En établissant des synergies entre les dessins de Munch et les technologies immersives, MUNCH n’entend pas seulement présenter l’art mais également le rendre pertinente dans un monde en constante évolution. Le projet marque le commencement d’une recherche minutieuse sur la cohabitation de l’art et de l’IA, une première étape prometteuse vers la création de nouvelles expériences pour les publics internationaux. La prudence éthique imprègne chaque étape, car conscient du rôle social du musée, Aga et son équipe explorent comment les technologies émergentes soutiennent le patrimoine culturel, et non le supplantent.